Déjeuner Livre One [Kya kya kya x)]

Alexia regarda les vitres protégeant la nourriture. A vrai dire, elle avait eu l'estomac plutôt secoué, durant la journée entière, et ne se sentait pas particulièrement d'humeur à ingurgiter quoique ce soit. Mais passons. Il fallait bien manger, si elle ne voulait pas faire une impressionnante crise d'hypoglicémie sévère tandis que l'infirmière n'était toujours pas à son poste...

"Alors, pour moi, ce seraaaaaa... Allez, des pattes, une cuisse de poulet, et de la salade de pomme de terre..."

La dame de service me donne mon assiette, et je vais m'asseoir, au pif, regardant l'état de mon plat.

*Trop, il y en a trop...*

Elle s'affala sur sa chaise, et commença à picorer, dos à la porte.

Notre chère concierge en question était un peu dans les vapes, prenant sans doute sa fourchette pour un os. Elle regardait dans le vide, et quand il s'assit face à elle, elle ne fit d'abord pas attention. Quand elle daigna tourner la tête, autant dire que la surprise la fit sursauter.

"Oh. Professeur Mazoku. Vous êtes venu me voir de votre plein gré?"

Le choc la rendait joyeuse. Elle s'assit normalement, et regarda de face l'homme. Mais fut un peu déçue par la composition de son assiette à lui.

"Vous mangez si peu? Mais comment faites-vous pour survivre alors? Pas de sommeil, pas de repas, beaucoup de colère... Wahou. Vous m'impressionnez. Autant dire que je ne vous vois pas vivre longtemps."

Elle mangea une bouchée de pattes, comme pour montrer "regarde moi, je mange, je dors, et je suis magnifique".

Tout en s'assseyant et en écoutant la concierge, le visage de Kotei se raidit de gêne encore une fois. En fait, c'était la tournure "de son plein gré" qu'il n'arrivait pas à avaler et à assumer. Tout en l'écoutant parler, il ne broncha pas et avait déssiné un sourire discret sur son visage. Cette femme avait l'étrange pouvoir d'envoûter Kotei au point qu'il pensait que sa présence n'était plus si... désagréable que ca. Ce qui est un bon point pour un homme dérangé ayant vécu seul pendant des dizaines d'années.

Puis tout en essayant d'ignorer le reste des remarques, il ne put s'empêcher d'esquisser un léger sourire qui pour une fois, n'avait l'air ni ténébreux ni glacial, mais plutôt malicieux et enfantin. "On doit manger pour vivre, et non le contraire, demoiselle Kesselbach... Ou du moins, c'est ce que l'on enseigne aux élèves dès leur plus jeune âge.", lui remarqua-t-il tout en la regardant. Il voyait pertinement qu'elle se forcait, son visage trahissait légèrement ce à quoi elle pensait. Et pour être franc envers soit-même, lui non plus n'avait pas grand appétit. Il croisa ainsi ses bras, et pencha sa tête en avant, d'un air penseur, puis ferma les yeux. Il faut dire, le temps avait l'air d'être son pire enemi.

"A moi, on ne me l'a jamais apprit. Mais bon."

Alexia mangea une pomme de terre, et regarda Kotei pencher la tête en avant. Un moment, elle crut qu'il déprimait encore. Quand elle vit les yeux se fermer, elle eut un petit "Ahah!" de victoire.

"Alors vous manquez de sommeil, je dirais?"

Elle rit quelques secondes, puis proposa :

"Vous devriez manger un bon coup, puis ensuite aller vous coucher un peu. Ce ne serait pas plus mal. Il faut de la force pour enseigner. Avec les élèves que vous aurez..."

Je le regarde. Vraiment impressionant quand il est en colère, touchant lorsqu'il est sobre. Quel homme x)

Kotei esquissa un autre sourire, toujours yeux fermés. Manquer de sommeil? Ca, c'était sûr et certain. Mais il était déjà habitué à ne pas dormir trop, ce qui avait pour effet qu'on le voyait beaucoup somnoler. Son visage s'était assombri, ce qui avait pour effet de lui donner un air moins confiant. Il n'avait même plus l'envie de manger, mais c'était une des nombreuses nécéssités de la vie. Puis en entendant les propos de la concierge, Kotei ne put s'empêcher de réagir vivement.

"Avec les élèves que j'aurais, je n'aurais pas vraiment besoin de beaucoup de force pour les dompter... Il suffit de voir leurs capacités au combat pour voir que la génération d'aujourd'hui est devenu tellement frêle et frivole que..." et Kotei coupa soudainement ses paroles. Il réalisa qu'il en avait déjà trop dit à se sujet et ouvrit les yeux de nouveau. Il posa doucement ses bras sur la table, et ne fixait que son repas. Il commenca ainsi à manger, restant extrement silencieux.

Alexia soutint sa tête avec sa main, afin de pouvoir la pencher sans trop souffrir du cou. Il lui rappelait vraiment son ancien maître pour le combat, de quand elle voulait apprendre à se battre et ainsi impressionner son jumeau. Elle eut l'air mélancolique et dit :

"Vous me rappelez vraiment mon ancien Maître de combat libre. Toujours pessimiste envers la nouvelle génération... Et toujours à se priver aussi. C'était tout juste si il ne me rasait pas le crâne et ne m'obligeait pas à suivre son régime."

Elle sourit et pensa à son vieux Maître. Elle ne savait pas si il était toujours en vie. Mais elle savait qu'il enseignerait jusqu'à la mort, décrépi ou pas. Peut être était-elle attirée par Kotei pour cette raison aussi... Car il n'était sans doute pas plus vieux qu'elle, en même temps.

D'un air étonnement sérieux, Kotei releva la tête et écouta attenteivement notre chère concierge parler. Il aurait voulu commenter encore un point, mais il préferer rester silencieux, continuant à l'écouter. Puis il commenca à la regarder d'un air louche. La jeune femme qui, jusqu'alors, avait montré un caractère positif semblait assez perturbée, ou du moins c'est ce que coryait notre homme lorsqu'il continua à la fixer avec un visage qui trahirait presque ce qu'il ressentait au fond de son âme. Puis il posa son dos contre le dossier de la chaise. Et il se mit à emmetre un petit rire discret qui avait l'air d'être à peu près normal.

"Vous, chauve... J'imagine assez bien la chose, en fait.", disait-il tout en la regardant avec un regard malicieux. C'était une des rare fois qu'il avait osé à peine s'interesser aux grandes conversations de tout les jours. Après tout, il restait quand même un peu d'espoir pour Kotei. Mais rien que cette idée de changement le fit frissoner, bizarrement. Puis il leva la tête et regarda au plafond avec un regard vide de tout sentiment, comme s'il avait été absent mentalement.

"Peut être, mais pour rien au monde je ne me raserais >.< Faudra me passer sur le corps >.<"

Puis, elle tiqua à quelque chose. A chacune de leur "rencontres", ils gravissent des échellons de la proximité. A la première, ils se sont battus. Enfin, il l'a battue, puisqu'elle n'a pas gagné, ni même eu l'heur de dire qu'elle l'a mit à terre. A la seconde, il l'a sauvée, et elle l'a embrassé. A la troisième, il la "séduit" ou la menace, carrément allongés sur une table. Et à la quatrième, ils semblent discuter innocement.

*Je me demande ce qu'il va arriver à la cinquième rencontre... Peut être carrément un flirt? Ou bien... Naaaaaan, je suis trop perverse x)*

"Dites, on prends déjà rendez-vous, pour notre cinquième rencontre? J'ai hâte x)"

*Il ne va rien piger, à tous les coups.*

"R-Rendez-vous?", disait Kotei avec stupéfaction. Apparement, tout ce qui s'était passé ne lui avait fait aucun effet néfaste et elle avait même sembler l'apprécier. Et Kotei trouva cela très étrange... Personne jusqu'alors n'avait eu envie de le rencontrer, et pire, de lui parler. Après tout, c'était normal, qui voulait d'un homme dérangé comme connaissance? Kotei baissa un peu la tête et la regarda d'un air assez suspicieux. Se jouait-elle de lui ou était-elle tout simplement franche? Notre homme décida tout simplement de ne pas répondre à cette pensée grotesque et agissa de la manière la plus normale. Cependant voilà, notre homme n'étant pas un grand parleur, il resta silencieux, incapable de trouver une phrase à dire. Et il devait l'avouer, cela ne lui plaisait pas beaucoup de parler plus qu'a son habitude, même si dans ce cas cette rencontre était assez agréable.

Mais ce qu'il n'arrivait pas à assumer en grande partie, c'est que cette femme commencait à l'interet plus que grandement. Et il en arrivait au point où il commencait à la redouter un peu, au fond de lui. Elle le savait qu'il s'interessait à elle au moins un peu, autrement il ne serai pas là. Kotei, dont les pensées avaient tendance à cogiter d'avantage quant elle se trouvait à proximité, tourna légèrement la tête, un peu comme comme un enfant en train de bouder tout en remettant ses cheveux en ordre, situation assez comique en soit.

[Désolée si le texte ne vous paraît pas trop génial, mais là, j'ai trop les boules >.< Elles me gonflent jusqu'à la gorge >.<]


Alexia le regarda se battre intérieurement. Toutes les expressions de son visage étaient amusantes, à vrai dire. Et elle s'amusait beaucoup à imaginer ce qu'il pouvait bien penser.

*On aurait dit la toute jeune adolescente à qui on lui demande de venir au bal des débutantes^^*

"Ce n'est pas la peine de jouer les midinettes, hein? On est entre grands, on peut parfaitement se voir! ... Enfin, je crois. Je vais avoir de la lecture, ce soir. J'ai le bouquin du règlement entier à relire. Pfiouuuu... Si j'avais su."

Alexia mangea une autre fourchette de pattes, puis repoussa un peu son plateau pour poser ses mains à plat sur la table.

"Alors? Ca ne vous dit rien, le petit rendez-vous?^^"

Tout d'abbord, Kotei joua les indifférents, et continua à bouder. Puis après grande réflexion, il s'avoua vaincu, et regarda de nouveau notre concierge. Puis il esquissa un faible sourire en coin, ses yeux toujours rivés sur les siens. Il avait enfin pris de l'assurance et ses pensées semblaient maintenant plus posées, et Kotei osa alors une chose qu'il ne voyait pas arriver de si tôt.

"Au diable le bouquin du règlement...", répondit-il d'un ton franc et sec, "Puisque vous insistez tellement, demoiselle Kesselbach, je risque fort d'accepter ce rendez-vous...", disait-il avec un sourire étrangement calme. Bien sur, il ne savait pas parler aux femmes - mais il allait surement apprendre, car il allait fort en avoir besoin... surtout avec elle. Puis directement après avoir prononcé ces paroles, il ne put s'empêcher de rougir un peu, rien que légèrement. Et il ne pu s'empêcher une fois de plus de détourner le regard et d'essayer de penser à autre chose. Notre fou qui jusqu'a ce jour vivait dans la solitude la plus totale allait enfin pouvoir avoir l'occasion de s'exprimer. En ésperant que le masque du fou ne surgisse encore une fois, bien entendu.

Quand il joua les indifférents, Alexia bouda un peu. Elle pensa même qu'il était un cas désespéré. Mais quand il la regarda, elle fut emplie d'un nouvel espoir, qui lui réchauffa le coeur.

*Il a accepté!! Ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis!*

Elle dansa presque sur sa chaise, et prit les mains de Kotei et les serra fort, sous forme de remerciement assez... Exagéré oO

"Alors... Etant donné qu'on s'est déjà vus à la forêt, sur le toit des dortoirs masculins et à la bibliothèque... Il nous reste les salles de classe... Les dortoirs carrément, mais je suppose que vous refusez d'emblée ce lieu... Et nos bureaux, aussi. Pas le mien, il est tout particulièrement en désordre. Le vôtre, je ne sais pas. Bah tient, c'est une bonne occasion, non?^^"

Elle était toute excitée et contente d'avoir un petit rendez-vous - même si elle ne saura pas trop quoi faire durant ces moments là. On verra bien sur le coup!

Kotei écarquilla les yeux lorsqu'elle manifesta... amplement sa joie intérieure, et demeura assez surpris également quand elle lui avait pris les mains. Ce qui ne veut pas dire que cela l'avait dérangé pour autant, bien entendu. Puis il resta silencieux et l'écouta, tout en la regardant avec attention. Il inclina légèrement la tête en avant, prenant un air sérieux.

"Je pense qu'il n'y aura pas de problème si l'on se voyait dans mon bureau. Bien sur... si cela vous arrange, ma chère.", lui dit-il tout en ne pouvant s'empêcher de rougir très légèrement.

Kotei avait pris la facheuse habitude de terminer ses phrases tout en désignant notre concierge, ce qui avait pour don de l'aggacer intérieurement, sachant qu'il lui prendrait du temps pour oublier ce tic malencontreux. Son visage avait beau rester stoïque, mais il ne pu s'empêcher, de temps à autre, de penser à ce qu'il pouvait bien se passer, une fois au lieu-dit du rendez-vous. Il avait bien entendu une petite idée derrière la tête, mais l'effaca très vite de ses pensées, et soupira un peu. Tout ces évenements passés en si peu de temps, il espérait vraiment que cela n'aurait absolument aucune répercution sur son caractère habituel.

"Cela m'arrange évidemment! Normalement, tout le personnel de l'école a finit son boulot vers 19 heures. Je viendrais à ce moment-là, si vous voulez. Enfin, si vous avez autre chose à proposer, dites-le."

*J'aime bien qu'il m'appelle Ma chère^^ Ca me fait penser à l'époque, quand on appelait son épouse ainsi. Noooon, ne pas penser à ça! >.<*

Elle adora sa petite mine rougissante, et son air sérieux qui suivit presque immédiatement après. Elle songea à apporter une petite bouteille de bière, pour voir comment il pourrait réagir à l'alcool. Ou encore pouvait-elle apporter un plat typique de son ancien maître, en plus nutritif. Elle avait plein de plans, finalement! x) Elle allait adorer son cinquième rendez-vous. Enfin... Son premier, puisque les autres n'étaient franchement pas prévus du tout...

*Héhé x) Premier, premier, premier x)*

Encore une fois, Kotei regarda le visage de notre jeune concierge, qui, une fois de plus, laissait son visage trahir ses pensées intérieures, même si ses paroles semblaient assez neutres.

"Très bien, c'est fixé à 19 heures, alors... demoiselle Kesselbach."

Après ceci, notre homme ne pouvait s'empêcher de sourire légèrement... un sourire qui disparaissa presque immédiatement, hélas. "Un rendez-vous, à 19 heures... Dans mon bureau... Je ne sais pas ce que ca va donner, mais j'ai toutefois interet à rester sur mes gardes.", se souffla-t-il à lui même au plus profond de son âme. "Après tout, je ne voudrais pas comettre de gestes... hors de pensées."

Puis il regarda ailleurs, dans ce refectoire qui semblait assez grand, en fait. On pouvait y faire le tour facilement, mais il y avait largement de la place. Une horloge trônait également près de la porte, histoire de donner aux élèves combien de temps ils pouvaient savourer leurs pause-déjeuner. Et Kotei, qui s'égarra dans ses pensées, ne put s'empêcher de regarder une autre fois, de manière discrete, notre concierge. Tout au fond de lui, il ne pouvait s'empêcher de se mettre en grade lui-même. "Ne pas s'emporter, et tou ira bien. Alors, calmons-nous un peu..." Puis Kotei, après avoir regardé l'horloge, s'inclina légèrement devant la concierge et repartait s'adonner à ses activitées.

[Topic terminé!]